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RIEN & MENDELSON
Le Ciel, Grenoble,
25 février 2004

par Céline

RIEN
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Pour débuter la soirée, les grenoblois de RIEN investissent littéralement la scène du Ciel : Autour des 4 musiciens officiels du collectif, s’entassent sur scène deux ‘présentateurs’ qui agrémentent les morceaux de flash infos absurdes et surréalistes, deux jeunes hommes autour d’une table épluchent au ralenti pommes de terre et carottes pendant toute la durée du set, et des apparitions aussi rapides qu’étranges jouent le rôle de ponctuation entre les morceaux.
Véritable performance, un concert de RIEN se situe entre une pièce de théâtre musical et ironique et le happening déjanté. Presque l’ensemble du collectif aux frontières floues est sur scène ce soir, le chanteur grenoblois Jull sera même présent sur le très beau morceau "Stare Mesto". L’univers de RIEN, étrange et protéiforme, est une série de collages musicaux ou événementiels, instrumental mais jonché de voix, parfois mélancolique jusqu'à ce qu’il éclate en une grosse vague sonore. Le groupe déroule les morceaux de leur album "Requiem pour des baroqueux" , tissage dense et savant de guitares, sur lequel viennent se broder des orgue, flûte, kazou, etc., créant des ambiances étirées et mouvantes, à la façon d’une BO de film.
Le seul reproche que l’on puisse faire à cette prestation visiblement très travaillée, de la mise en scène jusqu’à l’éclairage, c’est le côté trop froid de l’ensemble : sans aucun mot vers le public, le concert avance comme une mécanique bien huilée, le public n’ose pas applaudir entre les morceaux de peur de déséquilibrer cet échafaudage savant. On souhaiterait presque qu’un petit grain de sable fasse déraper la machine, pour qu’enfin RIEN lève les yeux vers son public. Toujours est-il qu’on reste ravi par cette cohabitation entre un univers musical impressionnant, instruit, riche et travaillé, et un parti pris surprenant, absurde et décalé, avec comme exemple ce poste de radio qui sera réduit en miette à coup de masse en guise de conclusion.

MENDELSON
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C’est ensuite au tour de MENDELSON, aka Philippe Bouaziz, chanteur et guitariste, et ses trois musiciens de monter sur scène : un orgue, un batteur et un guitariste/bassiste.
Venu présenter son troisième album "Seuls au Sommet", MENDELSON, qui visitera aussi ce soir les tout aussi excellents albums précédents, montre une maîtrise impressionnante sur scène : avec un humour pince-sans-rire mais tordant, les morceaux gagnent énormément en intensité en live. Philippe Bouaziz fait partie des (trop rares) artistes capables d’écrire des textes qui fonctionnent en français ; les morceaux parlent avec tendresse de quotidiens très banals et un peu dérisoires mais plein de poésie. Comme il le dit dans "Je me réveille", "je croise les gens, j’aime les gens", MENDELSON semble raconter les histoires insignifiantes de lui et de ses voisins, avec dérision mais délicatesse. Musicalement, l’atmosphère est assez dense, les guitares un peu plus tranchantes que sur disque, et le chant semi-parlé participe à créer une ambiance particulière, empreinte de confidence ce soir sur la scène du Ciel. Un succès.

Liens :
Un dimanche, label de RIEN :
http://www.undimanche.fr.st/
Le très drôle et complet site de MENDELSON :
http://mendelson.free.fr

celine@soitditenpassant.com

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